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La rencontre première avec la lumière…

Publié le par Asna

Les êtres humains crient parce qu’ils ont peur de la mort, de la vie ; j’ai hurlé parce que mon petit corps déjà affaibli par les longs parcours de souffrance des vies antérieures, a subi une première réflexion écrasante : je suis née pour traverser le long chemin de la tragédie, toute seule dans cette vie aussi !

La solitude est un atout, un plus, un point fort ; la solitude est un tout sauf quand elle est forcée !

Je suis née suite à une relation douloureusement ténébreuse, et, par ironie ou pur hasard, les sages femmes qui m’ont ramenée au monde, m’ont filé une petite robe rose ! C’était mon premier contact avec ma féminité : Je suis née Femme, et je n’ai jamais devenue autre chose qu’une vrai femme débordante de féminité !

Le jour de ma naissance était un jour nuageux, sombre et froid… Un lundi après-midi, à peu près vers la troisième prière… La présence de deux ou trois vieilles sages-femmes dérangeait ma nudité ; d’ailleurs je ne me suis jamais remise de cette timidité de montrer mon corps nu… Je ne me souviens pas si maman avait crié quand j’ai déchiré son intimité ! Pour moi, tout ça était bizarre, je n’ai jamais demandé à venir à ce monde pourri ! Alors pourquoi me faire subir tout ça ? Un rituel banal qui se répète depuis la nuit des temps : forcer les gens à naître, ensuite à vivre une vie qui ne leur appartient pas ; c’est absurde…

J’étais en colère contre cette force qui n’arrêtait pas de m’entrainer dans cette vie merdique ; de là je n’ai jamais aimé les obligations… Je n’ai jamais compris la divinité, et les notions de la morale, du bien, du mal, de la gentillesse, etc. Ce n’étaient pas innées en moi, en quelques sortes ! Cette guerre froide entre l’ange et le démon en moi, continue dans mes entrailles depuis toujours… Peut-être parce que quand les ténèbres violent la lumières, le résultat ne peut être qu’un bébé à moitié ange, moitié démon… Je suis sûre que je suis une enfant du bien et du mal ; ma conscience a été formée à la base de deux contradictions ; ma voix intérieure est un duo ; je peux donner mon cœur comme je peux ôter la vie !

Est-ce que je suis née innocente ? Ou épouvantable ? Ou ni l’un ni l’autre ?

Mais naître n’est qu’un tout petit moment, l’explosion d’un parcours de tragédie ; ensuite tout se défigure après… Grandir est un processus de réintégration, de mutation, de dénaturation… On naît unique, mais on grandit pour devenir commun…

Le moment même où le vent austère de janvier m’a caressé la peau pour la première fois, j’ai constaté que c’était déjà tard dans ma vie, et ce que je venais de vivre, de ressentir, je n’en voulais plus ! Avoir conscience qu’on est marginal, raté de la vie l’instant même où commence la vie, est horrible ! Il ne reste qu’une solution : faire demi-tour et regagner le néant…

Puis on passe des années entières dans l’attente d’une solution magique, sans réaliser qu’on est en train de perdre notre vraie et réelle vie en attendant une vie imaginaire…

Ensuite on découvre qu’on s’améliore seulement dans la souffrance ! On ne peut pas grandir, ni fleurir sans le malheur, la douleur, la solitude… Seule la tragédie donne un sens à notre existence… On ne peut pas produire dans des circonstances banales comme le bonheur et la joie ! Ça, c’est pour les âmes médiocres…

Et quand il est un peu trop tard pour mieux faire (!) on commence à comprendre que ça devait arriver, il y a une dictée secrète… Seulement, on ne peut pas savoir qu’est-ce que c’est ! Car l’être humain est aveugle dans son entité ; il est stupide aussi en quelque sorte puisque il croit qu’il peut s’en sortir de sa misère éternelle ; il croit naïvement au bonheur, une notion erronée créée par des esprits fragiles qui ont du mal à accepter le fait qu’on est nés pour souffrir.

La première chose que j’ai pu voir lors de ma naissance, c’était des sourires larges sur des vieux visages ridés, et des regards cassés… Les yeux des personnes qui m’ont accueillie au monde, ne pouvaient pas cacher leur tristesse et leur pitié envers une nouvelle pauvre âme vouée à la souffrance…

On ne fait pas trop de souvenirs de notre premier jeune âge, pourtant c’est l’âge où notre personnalité, notre conscience, nos principes, nos visions du monde se créent et nous marquent à jamais… Les choses les plus importantes dans la vie, passent invisibles, pas vraiment vécues, mais nous laissent pénétrés par leur pouvoir imperceptible pour l’éternité… On naît, on se construit passivement pendant des années, puis on se réveille un jour conscient, mais avec une inconscience lourde qui nous empoisonne la vie sans savoir d’où cela vient, ou comment faire pour comprendre pourquoi on est tel qu’on est ! On continue à vivre dans le dédoublement, jusqu’à un jour où il est déjà trop tard, une chose banale déclenche la vérité…

Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé durant mes premières six années sur la terre, pourtant le résultat aujourd’hui est funeste…

Avec le recul, tout s'éclaircit, il suffit juste de relier les points jusqu’au début pour comprendre pourquoi les événements se sont déroulés ainsi…

Pour une raison inconnue, la méchanceté semble vaincre ! Et les racines de la mienne se sont plantées involontairement depuis mon plus jeune âge ! La rancune, la colère, l’envie ; nourrissent le diable en moi, le rendent de plus en plus fort… Et depuis l’âge de six ans, le démon règne sur l’ange abattu.

Je me demande aujourd’hui, est-ce que j’aurai la chance de le rencontrer un jour ? Est-ce que le démon finira par se lasser et me laissera l’occasion d’une vie normale ?

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La nuit...

Publié le par Asna

Tard la nuit, le désir enfantin se réveille doucement; il rit, il murmure des mots d'amour de toutes les langues, il dessine des Aphrodite encore plus attirantes et avides que l'Aphrodite originelle, il chante, il danse, il se métamorphose lentement, il se révolte, il célèbre la féminité en son innocence première. Normalement, lors de ces moments là que se passent des étranges rendez-vous, cachés sous le voile de la nuit, qu'une fois levé, tout s'arrête soudain sur une fin jamais heureuse comme une mauvaise comédie.

Oh la liberté des émotions, la délivrance des arrière-pensées, la genèse de la sensualité! Le désir de l'âme pure est plus intense que celui de la chair; il se vante comme une vierge arrogante qui vient d'avoir un orgasme pour la première fois!

Comme un faux gouverneur du monde, qui ne sait pas vraiment qu'il l'est! Il joue son mauvais rôle inconsciemment comme une marionnette vide de vie, d'action, de réaction. Il se promène dans les couloirs des condamnés, les bras croisés comme s'il était le "boss" des lieux, hahaha!

Les hommes, aveugles comme d'habitude! Ne savent pas qu'une femme qui a le cœur noyé dans la rancune, dans la haine, peut faire neiger en plein mois d'août! Seules les chastes, encore atteintes du vertige du premier amour, encore ensorcelées de l'amour sans raison; sont encore soumises aux bourreaux ! Les vraies femmes, les femmes accomplies sont désormais nues, dénudées devant la vraie vérité. Faites attention! Avec l'âge de la raison, vient le règlement des comptes! Cette promenade nocturne sous la lumière hésitante de la lune, ne peut plus vous ouvrir le chemin, vous arrivez aujourd'hui à l'impasse ou à la casse! Vous aurez dû choisir la voie de la lumière il y a bien longtemps!

Heureuse, émue de sa force enfuie dans ses entrailles, sous l'emprise de l'herbe des morts; l’étourdissement est maintenant remplacé par le délire conscient, constamment bouillant sous sa peau! L'objet du désir est maintenant changé, converti en un vieux livre de contes de fées qu'elle savoure toute seule, loin dans la nuit. Elle était obligée de grandir avant de grandir vraiment, d'oublier tout, de s'oublier surtout; pour se retrouver enfin intacte, achevée, complètement recyclée!

Le choc crée toujours deux réactions: l'apathie ou la révolte. La premières pour les fainéants, la deuxième pour les gagnants. Et pour gagner la guerre absurde des sens, il faut s'engager encore plus dans le délire, se fermer les oreilles, se murer tous les sens devant les mots sourds qui n'arrêtent jamais de mentir même démystifiés; briser le pantin, le remplacer par une chair humaine, une âme, un cœur; GRANDIR tout simplement.

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Putain quelle vie !

Publié le par Asna

Je pense qu'une pute n'a jamais de lit! Elle passe sa vie dans les lits des autres, et meurt douloureusement dans un lit pourri d'un hôpital des ratés de la vie. Tant de promesses d'une vie honnête elle entend, qui l'entraînent dans une ivresse incomparable comme dans un labyrinthe rose qui laisse souhaiter des diamants, des émeraudes! Sur chaque lit elle laisse une goutte de son pur sang de femme naturellement coquine, impur pour ses bourreaux! Au fur et à mesure qu'elle avance dans le brouillard de la vie, son sourire s'efface pour laisser place à un rire vulgaire qui fait mal plus qu'il fait plaisir… Il n'existe pas de pareille torture que celle d'une pute toujours prête à se racheter mais toujours forcée à s'épanouir dans le péché pour le plaisir des autres, condamnée à vivre dans le désert des sentiments, des sensations, des émotions, chassée du royaume de dieu, incapable de plaire au diable, coincée entre deux mondes, bannie des deux mais désirée dans les deux en même temps… Les caresses des vieux cons délaissés, la blessent au fond de l'âme comme un vieux couteau tordu. Elle n'a pas de partie privée, son corps est une propriété publique pour les salauds et les soûlards, comme un livre ouvert au hasard sur un banc d'un jardin. Elle n'a pas le droit de se plaindre, son rôle c'est de plaire, comme une esclave ottomane oubliée dans le temps, dans l'espace… Une pute n'a pas de foi, elle n'est défendue par aucune loi, car depuis bien longtemps pour l'ombre, elle est proie. Aucun éclair dans l'azur, elle ne voit; aucune issue, aucun choix. À une vie honnête elle n'a pas le droit, c'est une âme torturée, abusée, massacrée avec le sang froid.

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Emma…

Publié le par Asna

Le savoir est un processus continu. On apprend constamment même si nous ne cherchons pas à apprendre, la vie se charge de ce fardeau pour nous rendre mieux. Nous ne sommes pas nous-mêmes tout le temps; chaque moment nouveau apporte des choses nouvelles que nos méthodes anciennes ne peuvent plus exprimer! Même notre corps n'est pas le même. Je ne suis pas la même personne que vous connaissez il y a quelque temps, j'ai changé de peau, ma peau a changé de peau, et certainement mes cellules organiques ne sont plus les mêmes. Je viens de naître. J'ai un corps nouveau sous ces vieux haillons que vous connaissez. La nouveauté n'est pas toujours bien, ou la nouvelle personnalité n'est pas toujours résultat d'un accident heureux. Les moments d'impacts nous identifient, nous créent, nous détruisent quelquefois! La mort m'a fait renaître une deuxième fois! Cette fois, je ne suis plus de ceux qui savourent l'existence sous le masque de la gentillesse ou de la joie; je suis une enfant d'enfer recréée, mais cette fois défigurée, suite à un crime que je n'ai pas commis mais qui m'a marquée, qui me marque encore, et qui me marquera pour le restant de ma vie.

La tyrannie grossière ne cesse pas de traverser ma vie comme un train de nuit conduit par un connard qui s'en fout de tout, de lui-même surtout. Le pire c'est qu'on doit souffrir en silence, pour ne pas capituler totalement, pour ne pas glorifier l'infernal, pour ne pas perdre la foi, pour regoûter à la joie... Le pire aussi c'est qu'elle est partie à jamais. Et puisqu'il m'est impossible de la revoir en chair et en os, je me débrouille pour la retrouver dans mes rêves qu'elle garde depuis ma naissance comme un ange-gardien.

Rien que son sourire doré, révélait le profil d'une femme originelle. Je dois l'avouer: je déteste utiliser les temps du passé quand il s'agit d'elle! J'aurais aimé ne jamais avoir recours à l'imparfait pour parler d'elle! Elle était la dernière des femmes altruiste, opulente, modeste mais grande à la fois. Elle était l'abri de toutes et de tous. Elle était mon abri, mon refuge. Et loin du soi-disant père, elle était mon repère.

Déjà huit ans dans cette prison des états d'âme, sous de lourdes écluses. Je n'ai plus la force, ni corporelle ni morale, pour les briser; mon être entre alors dans un silence que rien, ni personne ne peut plus rompre. Le temps passe passivement, s'étire à l'infini, rit indiscrètement de mon incapacité soudaine. La vie est vraiment une putain bon marché, qu’on doit payer d'abord pour qu'elle nous baise (pas qu'elle nous fasse l'amour!), d'une baise de mauvaise qualité!

Je me réveille soudain: je n'ai plus envie de vivre sous le règne de cadenas invisibles, où le crime et la tuerie font désormais partie du quotidien jusqu'au point où on cesse de se soucier. Je détruis les échasses, je me lève avec grandeur et classe, je hurle en pleine gorge: je crois encore à la race humaine, malgré le meurtre, malgré l'injustice, malgré la méchanceté; je crois qu'il y a encore des êtres suffisamment humains pour réinventer la dynastie humaine.

Cette vision, je l'ai eu au début de l'hiver, comme si l'univers est complice avec moi dans cette nouvelle mission. Les grains qui vont germer bientôt, seront la chorale accompagnante de mon accomplissement. C'était elle d'abord qui m'a initiée au militantisme, à la liberté, à la paix de l'âme. L'amour inconditionné, sans rien attendre en retour, était la devise qu'elle m'avait heureusement passée avant de partir précipitamment. Je réalise maintenant que son départ n'était pas probablement la fin du monde, mais le début vraiment! Elle n'est pas partie en vain, c'était plutôt un sacrifice pour rendre le monde meilleur. Ce ne serait pas de sitôt, je le sais, mais je crois que les personnes comme elle devraient partir de cette façon pour déclencher l'effet papillon...

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La découverte...

Publié le par Asna

Le temps de vivre. Le temps de renaître. Le temps de se réincarner. Le temps de l'amour. Le temps d'oublier tout, de s'oublier surtout... Oh, enfin je peux lâcher prise, je peux mettre ma robe rose, depuis bien longtemps fourrée dans mon vieux placard... Finalement, je peux m'élancer dans ce voyage plein de tentations, où tu veux que je sois ta complice, ton ombre, ton jardin secret... Décidément, comme la pluie du décembre dernier, tu as su laver tous mes anciens tourments, me rappeler la joie des vieux jours de l'enfance, au sein de la nature pure, des animaux...

Ton regard profond, qui sait aller droit sur mon âme, m'invite timidement au pays du bonheur absolu, caressant mes rêves aux bouts de mes nuits, transformant mon lit d'un objet à une idée, magiquement embrassée par la rosée d'un beau matin du printemps...

Cette puissance que je ressens maintenant, que dieu avait plantée au fond de moi il y a bien longtemps, mais que la pluie de mon ancienne tristesse infinie avait délayée ; cette puissance immensément divine, provient de ton regard sur moi chaque fois que tu parles à travers tes yeux, à travers ton âme... Ce regard plein de compassion, d'admiration, est la lanterne qui illumine mon chemin vers toi désormais, mon chemin vers le bonheur... Je te perds quelquefois dans la fumée de la vie quotidienne qui finit toujours par ruiner la joie de vivre difficilement gagnée, jalouse de nos petits sourires par moments...

Oh le malin! Comment tu as su construire un pont depuis mon cœur vers le monde, autrefois pour moi, pourri! Comment tu as trouvé le courage que je cache dans la jungle de mes émotions, pour ne pas affronter l'opportunité d'un amour toujours présent, éternellement absent dans ma vie! Comment tu as pu bâtir un château magnifique sur les ruines de mes sentiments que je croyais depuis bien longtemps morts, assassinés! Comment tu as su devenir un bijou autour de mon cou, mais qui ne m'étrangle jamais!

Comme une lanterne des vieux amazighs, pleine de sagesse et de lumière divine; tu me guide vers l'inconnu qui ne me fait plus peur avec toi... Tu me construis un château en cristal de l'Egypte ancienne, avec une vaste salle où tu vas m'apprendre les onze danses dont on a parlées!

Tu envahis de plus en plus ma mémoire, tu t’empares de mon existence; celle que j'ai connue, celle que je crée avec toi, et celle où tu me conduiras... Tu caresses ma vie avec une tendresse incomparable, comme la rosée des premier jours du printemps; doux, aimant, protecteur ...

Tu me promets un voyage de rêves, un voyage à travers, un voyage de l'âme avant celui du corps, un chemin habillé de velours, une contré, un passeport...

Hier, encore une fois dans la profondeur de la nuit, tu as su me reconquérir. Ça arrive chaque fois que je te parle de mon sofa bleu que tu adore, c'est peut-être le génie des lieux qui nous aide à se draguer, s'aimer et se conquérir toutes les nuits... Hier, encore une autre fois, tu m'as dessiné une évasion propice qui serait la réponse à toutes mes questions... Tu m'as donné rendez-vous à l'ombre des statues du passé, debout sur notre conscience comme des chefs-d’œuvre, pour nous retenir chaque fois qu’on essaie de vivre pleinement notre vie... Hier encore une fois, tu m’as initiée à l’amour, à la chaleur, à la foi!

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Dédoublement…

Publié le par Asna

Quand je fixe ses yeux suffisamment, je découvre une lueur de sagesse timide, quand je regarde ses gestes corporels librement joués, je suis convaincue qu'il est totalement fou génétiquement. Il est l'homme sage, l'homme fou; l'homme à deux visages, deux cerveaux mais un seul cœur bien placé! Quand il parle de l'avenir des humains, de mon avenir surtout, de la condition humaine, des droits de l'Homme, de l'importance de la vie, du corps comme un temple à respecter; quand il parle de tout ça, il est sagement sage, mais seulement si on fixe ses yeux constamment! Car si on observe ses gestes, surtout ses doigts jaunis qui n'arrêtent pas d'écraser mégot après mégot après mégot; certainement il est fou.

Avant de le rencontrer j'avais beaucoup voyagé, mais seulement quand il m'a enfermée dans sa chambre de fou, que j'ai eu l'impression de voyager vraiment! Il m'a initiée à un autre mode de voyage: voyager en soi, se découvrir de l'intérieur, nier l'extérieur pour une fois; faire le vide en soi pour ne pas sentir la lourdeur du vide réel autour de moi. Devant ce tableau mal fait, je me perds momentanément. Je n'ai ni nom, ni visage, ni identité. Sa voix aussi devient de plus en plus faible, sa silhouette aussi maigrit sous l'attaque de la fumée de ses cigarettes puantes! Je n’entends plus qu’un murmure poétique chantant qui me berce l'âme et les sentiments.

Le temps des erreurs est remplacé par le temps des regrets maintenant, c'est alors que j'ai eu ma vocation: donner une voix aux marginaux, aux perdus, aux maltraités, aux faibles, aux incorrects, aux insuffisants. C'est une leçon à ne pas rater, un spectacle de fou vu seulement par des suffisamment fous! Il ne veut pas me convertir à sa fausse mais vraie religion! Il veut juste m'ouvrir une porte invisible à mes latentes forces, en sa présence. Sa chambre est magique, comme s'il y a un champ hypnotique qui m'attire au fond, au plus profond de l'abîme ténébreux où il vit majestueusement. Je découvre que je n'ai plus peur du noir! Je ne vais plus jamais refaire ma valise pour partir, ou la défaire une fois arrivée, pour la refaire encore au bout de quelque temps pour partir une autre fois! Le sable doré des plages lointaines ne m'attire plus, ni même le fantasme du sable noir au-delà des mers inconnues, ne m'excite plus! Pour la première fois, je suis là, et je suis totalement consciente d'être là.

Il ne sort de son royaume de fou, que pour aller se balader et errer dans les ruelles de l'ancienne ville jusqu'à l'épuisement; quelquefois même il lui arrive de suivre les enfants de la rue par hasard jusqu'à ce qu'ils le chassent aux coups de pierres! Moi je reste prisonnière dans sa chambre, comme un otage pour lutter contre la solitude, et quand il revient de ses flâneries nocturnes avec un diadème de certitude sur sa tête, le sourire au large du visage; une autre leçon de philosophie de fou commence! Il me semble qu'il est le dernier des hommes accomplis, virils, rebelles. Il vit toujours au-delà de la ligne rouge, en dessous de la comédie collective, en dessus de la vanité, de l'orgueil. Il n'a pas besoin de se faire remarquer, car il EST présent dans tous les fantasmes, il fait tourner toutes les têtes...Cette certitude d'être en dessus des êtres ordinaires, d'être hors du commun, d'être doué en tous les sens; est un paravent pour dissimuler la laideur de la paresse, certes, mais elle ne remplace pas la conviction d'être heureux de vivre à l'abri, dans le sous-sol à l'air lourd et pourri, pris au piège de la grandeur, coincé avec moi! Vivre totalement conscients qu'on vit un jour sans lendemain, que notre vie est désormais une mauvaise projection répétée sans arrêt jusqu'à la fin des temps.

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L'ange vagabond...

Publié le par Asna

Son regard premier dessinait une surprise étrange, et un sursaut léger traversa son corps maigre à partir de son visage, passant par ses entrailles, dormant enfin sur les rives de sa masculinité... C'était une rencontre bizarre, au milieu d'une rue puante l'odeur des toilettes et des égouts... Mais au milieu de cette rue imaginaire, de cette odeur insupportable, son sourire brillait comme celui d'un ange; d'ailleurs tout son corps semblait briller d'une lueur magique!

Aujourd'hui, je crois que cette lumière angélique était l'effet des longues heures passées sur la route pour le rejoindre enfin! En ce moment, il semblait être le dernier des hommes! Et cette rencontre était la seule qui comptait vraiment... En dehors de cette bulle imaginaire, rien ne comptait...

Espérer fleurir un amour premier dans un endroit pourri est un suicide!

Sur cette rue dégoûtante s'ouvrait une pièce encadrant un lit monté de deux matelas qui n’ont rien en commun que la trace des fesses du lion, et quelques meubles montés aussi d'objet différents suite à l'idée d'un sombre court métrage mort finallement... Dans cet amas de ferraille, à la lumière faible mais romantique de deux bougies, ce vagabond au visage d'un ange, venait poser sur mes lèvres un doux baiser, puis un autre, puis encore un troisième... Sans libérer mon visage de ses mains, il continuait à m'embrasser tendrement, lentement, longuement... Ses lèvres étaient chaudes et avaient la saveur d'un fruit, la douceur d'une caresse de bébé, la sensualité d'un amoureux fou... Cependant la paresse instinctive vieillissant au fond de nous deux, rendait ce lien qui avant l'apparence d'un succès garanti, un mariage gris entre deux êtres ratés de la vie, entre deux marginaux, deux orphelins assez orgueilleux pour céder à l'amour avec un grand A...

Le corps maigre du vagabond barbu avec le visage d'un ange, commença à devenir chaud, comme s'il était atteint d'une fièvre africaine... La lueur dans ses yeux était remplacée maintenant par une braise grattant, mais devant mon corps apeuré, il ne bougeait presque pas sans ma permission... Puis petit à petit, mon corps semblait atteint aussi de sa fièvre, et heureusement qu'on connaissait tous les deux le remède! Le remède était de laisser l'étoffe des corps coudait un lien invisible entre les cœurs, oublier la loi des humains et capituler à nos délires... Son corps maigre contre mon corps rempli! Son crane presque chauve contre mes cheveux bien présents! Sa couleur cramoisie contre ma blancheur un peu trop! Ses yeux sombres contre mes yeux clairs... Au début, je n'ai pas bien compris comment ces deux images si contradictoires pouvaient cohabiter! Mais dès qu'il a essayé de noyer sa fièvre dans ma chevelure, j'ai immédiatement remarqué qu'est-ce qui fait notre cohérence: sa masculinité est compatible avec ma féminité! Apparemment il avait un profil de femme gravé dans sa mémoire carrément différent de ce que j'offrais à lui! Et apparemment aussi, j'avais une image de l'homme basée sur une lecture lointaine, un livre de romance transparente, qui n'avait rien à avoir avec lui en chair et en os!

C’était nouveau pour nous deux; ces notions réalistes de l'amour et des relations sérieuses on n'en avait pas!

Le matin suivant une longue nuit, près mais loin de lui, ma chevelure était déjà sale et pleine de poussière... C'était comme se réveiller auprès d'un inconnu qu'on avait cru très proche pour un moment! La lueur remplacée par la braise, est maintenant remplacée par des milliers de questions secrètes, mais que je lisais très claire dans son regard perdu... Comme un vieux loup solitaire, il avait du mal à se sentir aimé pour qui il était, pas pour ce qu'on voulait qu'il soit! Pour une fois, il était aimé pour lui-même... De longs jours se sont écoulés avant qu'il soit enfin convaincu qu'il avait quelque chose en lui qui le rend spécial, qu'il méritait l'amour et la tendresse, et qu'il pouvait prendre soin d'une femme sans se prendre la tête par la performance! Mais je crois que le moment où il a vraiment senti mon amour pour lui, le sien pour moi, était dans le car du matin qui nous transportait pour un point où on allait se séparer pour quelque temps... C'était la première fois où j'ai réellement vu et senti son amour à travers son regard... Le vagabond est devenu enfin docile ? Je ne le crois pas…

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Hommage à ma gtand-mère

Publié le par Asna

Emma…

Le choc était fort, le réveil était cruel... Je me souviens du sentiment de l'ivresse où mon âme était submergée, juste avant le moment de l'impact, l'instant où mon être était déraciné, où l'arbre de ma famille s'est pris le feu... Ne croyant pas mes oreilles, j'avais fermé les yeux pour un bout de temps, en attendant que l'orage de la nouvelle dévastatrice passât; j'avais même construit une muraille entre mon cœur, mon âme, et mes sens... Mais la blessure était si profonde que ma chair tombât sur mes os, que mon sang devint noir, intoxiqué... Mon troisième œil alors détecta une vérité: l'illusion d'un demain meilleur s'évaporait doucement devant moi comme un brouillard d'été... L'amour inconditionné s'est suicidé ce jour-là, laissant un esprit trouble, jamais eu la chance de se rassasier... Le symbole de la féminité, la fécondité, le don, le bienfait; était assassiné!

Rongée par la douleur, je cherchais un remède sachant qu'elle seule était le baume à toutes mes afflictions... En vain ma quête, je m'accroupis, me laissant devenir une proie pour l'ombre... Pleurer et encore pleurer à la profondeur de la nuit, toutes les nuits, me consolait un peu... Par moments, je voyais un éclair dans l'azur, et je savais au fond que ça va passer ce mal de l'être, qu'un jour peut-être je serais elle, qui sait ?!

Avec son départ, les dernières fleurs d'automne étaient tombées, et la nature s'est dévoilé laide, stérile, pâle... Même les beaux oiseaux ont laissé place aux chouettes!

Alors être ou paraître? Se livrer à la tristesse éternelle, ou vivre comme une brute? Lui rendre hommage, ou être juste en face de sa mémoire?

Pour la première fois vraiment, la mort ouvrît une fenêtre sur mon âme, m'initiant à un monde ténébreux, à un mode de vie désastreux, m'enfonçant encore plus dans ma solitude... L'écriture était, est encore, ma seule thérapie, mon voyage silencieux vers la vertu inatteignable, la promesse d'un avenir rose...

C'est fou comment la présence ou l'absence d'une personne pourrait nous créer ou nous détruire! On ne sait pas vraiment la valeur de quelqu'un que lorsqu'on le perd à jamais... Aujourd'hui, je suis prête à donner mon âme au diable pour la revoir un seul moment, pour la prendre dans mes bras, comme elle avait l'habitude de faire pour moi; pour lui dire tout simplement: adieu, jusqu'au prochain détour de la vie, de l’après vie !!!

Les moments de l’impact sont trop nombreux dans ma vie, et quand un membre de famille est en danger, je redécouvre la valeur de la vie, de ma vie

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Double…

Publié le par Asna

Au plus profond de moi cohabitaient un ange et un démon... Jusqu'au là l'ange n'est qu'une mémoire lointaine, quand le démon féroce monte son cheval d'enfer et parcourt mon être du long au large... L'innocence semble maintenant un rêve impossible mais fou, pourtant c'est mon seul pont vers une vie ordinaire !... L'absence de dévotion avait noyé mon âme dans le néant, la jetée au milieu d'un labyrinthe empoisonné d'anciens péchés... Les idées noires avaient hanté mon lit depuis la nuit de ma genèse, avaient planté toutes les mauvaises herbes dans mon jardin secret, m'avaient traînée dans un voyage inévitable...

Debout, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles; de loin ça parait comme un chef-d’œuvre, mais c'est seulement une silhouette errante impérieuse par le démon... L'ange a perdu le control depuis bien longtemps; il ne lui reste qu’une évasion propice pour sauver son âme de l'enfer... Ce qui semble comme une vitrine d'antiquaire exactement arrangée, n'est réellement que le reste de l'enfant autrefois trouvé dans la corbeille...Ce qui semble une prairie dehors, est vraiment un désert dedans...

L'ivresse du passé composé a laissé place à un sentiment de danger permanent; peut-être les mouvements du démon dormant dans les bras de l'ange! Peut-être les vibrations de l'inconnu, du demain incertain... La torture est insupportable; le démon court, librement, mon sang maintenant...

Chassée du paradis, il ne me reste maintenant que de m'abandonner au diable, car je sais qu'il va se fatiguer de moi très prochainement; il n'est pas assez fort pour me conquérir...

Et coincée entre deux mondes totalement opposés, je suis l'exception, la mère règle, l'ange-démon...

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Médiocre...

Publié le par Asna

Tuer ce n’est pas seulement un acte criminel qui amène le meurtrier à la prison et la victime au tombeau ; tuer peut prendre plusieurs aspects ; tuer peut être une action sans merci de notre propre chair et sang, mais qui ne le conduit pas à la cellule, et qui nous laisse mort-vivant…

Se cacher derrière le sourire flou pour ne pas expliquer pourquoi on est triste à des personnes qui se fichent totalement de nous mais curieuses de notre tragédie pour ne pas penser à la leur…

Enfoncée dans les ténèbres de mes nuits noires, je savoure ma solitude quelquefois forcée! Avec le sourire pâle, je communique avec mes anges, et surtout avec mes démons; qui, comme des membres d'une famille aimante, ils cohabitent sous ma peau... Ils écrivent mon Histoire médiocre d'une belle écriture comme s'il s'agit d'un prophète maltraité, et s'arrêtent une fois arrivés à l'automne des sentiments...Ce sentiment de rancune inexpliquée, longtemps dansant et faisant la fête au long de mes veines vides du sang; en attendant cette fameuse confession magique qui va régler tous mes problèmes, il faut que je trouve une terre objective pour l'enterrer... Se sentant comme un oiseau oublié dans la cage des émotions, j'accepte ma paresse, je célèbre ma faiblesse et je souris à ma tendresse, petit à petit, retrouvée! Refusant de me regarder dans le miroir pour ne pas réveiller ma mémoire; je me condamne encore plus à une vie de mort-vivant; je vends mon âme au diable pour goûter à la paix, en vain!

Au début du commencement, il m'avait promis cela:

Oublie tes erreurs et tes peurs,

Car de mon cœur je les efface;

Et chaque faux pas que tu feras,

Je tomberais à ta place...

Depuis, je ne l'ai plus revu, surtout ne l'ai plus cru! Il m'avait promis une vie sans peine et sans mal; et si jamais la vie m'est très cruelle, il serait toujours là pour moi. Menteur!

Dans mes nuits longues, sans matins, je le tue mille fois pour le ressusciter le matin suivant! Et comme le destin se moque toujours de nous comme des marionnettes, il me visite chaque nuit dans mon sommeil d'ogre abattu, pour me réciter encore plus de vers faux!

Mon seul désir, sera de t'offrir,

Une vie idéale, sans douleur et sans mal;

Que toutes tes pensées soient pures,

Envers Allah, ta maman (et un jour moi!)

Après ces nuits de rage inassouvie, je me réveille toujours écrasée sous le poids du souvenir... Ces nuits nuisiblement noires, me rendent diablement paresseuse. Je me sens paralysée devant mes états d'âme, bloquée devant mes coups de cœur, figée devant mes émotions...ça datait d'un autre temps, peut-être ça vient d'un autre monde pas forcément parallèle! Mais depuis, mes matins, tous mes matins sont noyés dans la tristesse et la mélancolie... Je suis sûre maintenant qu'au bout du long chemin, pas tout à fait parcouru aujourd'hui; j'ai un rendez-vous, à ne pas rater, avec la folie!

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