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Emma…

Publié le par Asna

Le savoir est un processus continu. On apprend constamment même si nous ne cherchons pas à apprendre, la vie se charge de ce fardeau pour nous rendre mieux. Nous ne sommes pas nous-mêmes tout le temps; chaque moment nouveau apporte des choses nouvelles que nos méthodes anciennes ne peuvent plus exprimer! Même notre corps n'est pas le même. Je ne suis pas la même personne que vous connaissez il y a quelque temps, j'ai changé de peau, ma peau a changé de peau, et certainement mes cellules organiques ne sont plus les mêmes. Je viens de naître. J'ai un corps nouveau sous ces vieux haillons que vous connaissez. La nouveauté n'est pas toujours bien, ou la nouvelle personnalité n'est pas toujours résultat d'un accident heureux. Les moments d'impacts nous identifient, nous créent, nous détruisent quelquefois! La mort m'a fait renaître une deuxième fois! Cette fois, je ne suis plus de ceux qui savourent l'existence sous le masque de la gentillesse ou de la joie; je suis une enfant d'enfer recréée, mais cette fois défigurée, suite à un crime que je n'ai pas commis mais qui m'a marquée, qui me marque encore, et qui me marquera pour le restant de ma vie.

La tyrannie grossière ne cesse pas de traverser ma vie comme un train de nuit conduit par un connard qui s'en fout de tout, de lui-même surtout. Le pire c'est qu'on doit souffrir en silence, pour ne pas capituler totalement, pour ne pas glorifier l'infernal, pour ne pas perdre la foi, pour regoûter à la joie... Le pire aussi c'est qu'elle est partie à jamais. Et puisqu'il m'est impossible de la revoir en chair et en os, je me débrouille pour la retrouver dans mes rêves qu'elle garde depuis ma naissance comme un ange-gardien.

Rien que son sourire doré, révélait le profil d'une femme originelle. Je dois l'avouer: je déteste utiliser les temps du passé quand il s'agit d'elle! J'aurais aimé ne jamais avoir recours à l'imparfait pour parler d'elle! Elle était la dernière des femmes altruiste, opulente, modeste mais grande à la fois. Elle était l'abri de toutes et de tous. Elle était mon abri, mon refuge. Et loin du soi-disant père, elle était mon repère.

Déjà huit ans dans cette prison des états d'âme, sous de lourdes écluses. Je n'ai plus la force, ni corporelle ni morale, pour les briser; mon être entre alors dans un silence que rien, ni personne ne peut plus rompre. Le temps passe passivement, s'étire à l'infini, rit indiscrètement de mon incapacité soudaine. La vie est vraiment une putain bon marché, qu’on doit payer d'abord pour qu'elle nous baise (pas qu'elle nous fasse l'amour!), d'une baise de mauvaise qualité!

Je me réveille soudain: je n'ai plus envie de vivre sous le règne de cadenas invisibles, où le crime et la tuerie font désormais partie du quotidien jusqu'au point où on cesse de se soucier. Je détruis les échasses, je me lève avec grandeur et classe, je hurle en pleine gorge: je crois encore à la race humaine, malgré le meurtre, malgré l'injustice, malgré la méchanceté; je crois qu'il y a encore des êtres suffisamment humains pour réinventer la dynastie humaine.

Cette vision, je l'ai eu au début de l'hiver, comme si l'univers est complice avec moi dans cette nouvelle mission. Les grains qui vont germer bientôt, seront la chorale accompagnante de mon accomplissement. C'était elle d'abord qui m'a initiée au militantisme, à la liberté, à la paix de l'âme. L'amour inconditionné, sans rien attendre en retour, était la devise qu'elle m'avait heureusement passée avant de partir précipitamment. Je réalise maintenant que son départ n'était pas probablement la fin du monde, mais le début vraiment! Elle n'est pas partie en vain, c'était plutôt un sacrifice pour rendre le monde meilleur. Ce ne serait pas de sitôt, je le sais, mais je crois que les personnes comme elle devraient partir de cette façon pour déclencher l'effet papillon...

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