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La découverte...

Publié le par Asna

Le temps de vivre. Le temps de renaître. Le temps de se réincarner. Le temps de l'amour. Le temps d'oublier tout, de s'oublier surtout... Oh, enfin je peux lâcher prise, je peux mettre ma robe rose, depuis bien longtemps fourrée dans mon vieux placard... Finalement, je peux m'élancer dans ce voyage plein de tentations, où tu veux que je sois ta complice, ton ombre, ton jardin secret... Décidément, comme la pluie du décembre dernier, tu as su laver tous mes anciens tourments, me rappeler la joie des vieux jours de l'enfance, au sein de la nature pure, des animaux...

Ton regard profond, qui sait aller droit sur mon âme, m'invite timidement au pays du bonheur absolu, caressant mes rêves aux bouts de mes nuits, transformant mon lit d'un objet à une idée, magiquement embrassée par la rosée d'un beau matin du printemps...

Cette puissance que je ressens maintenant, que dieu avait plantée au fond de moi il y a bien longtemps, mais que la pluie de mon ancienne tristesse infinie avait délayée ; cette puissance immensément divine, provient de ton regard sur moi chaque fois que tu parles à travers tes yeux, à travers ton âme... Ce regard plein de compassion, d'admiration, est la lanterne qui illumine mon chemin vers toi désormais, mon chemin vers le bonheur... Je te perds quelquefois dans la fumée de la vie quotidienne qui finit toujours par ruiner la joie de vivre difficilement gagnée, jalouse de nos petits sourires par moments...

Oh le malin! Comment tu as su construire un pont depuis mon cœur vers le monde, autrefois pour moi, pourri! Comment tu as trouvé le courage que je cache dans la jungle de mes émotions, pour ne pas affronter l'opportunité d'un amour toujours présent, éternellement absent dans ma vie! Comment tu as pu bâtir un château magnifique sur les ruines de mes sentiments que je croyais depuis bien longtemps morts, assassinés! Comment tu as su devenir un bijou autour de mon cou, mais qui ne m'étrangle jamais!

Comme une lanterne des vieux amazighs, pleine de sagesse et de lumière divine; tu me guide vers l'inconnu qui ne me fait plus peur avec toi... Tu me construis un château en cristal de l'Egypte ancienne, avec une vaste salle où tu vas m'apprendre les onze danses dont on a parlées!

Tu envahis de plus en plus ma mémoire, tu t’empares de mon existence; celle que j'ai connue, celle que je crée avec toi, et celle où tu me conduiras... Tu caresses ma vie avec une tendresse incomparable, comme la rosée des premier jours du printemps; doux, aimant, protecteur ...

Tu me promets un voyage de rêves, un voyage à travers, un voyage de l'âme avant celui du corps, un chemin habillé de velours, une contré, un passeport...

Hier, encore une fois dans la profondeur de la nuit, tu as su me reconquérir. Ça arrive chaque fois que je te parle de mon sofa bleu que tu adore, c'est peut-être le génie des lieux qui nous aide à se draguer, s'aimer et se conquérir toutes les nuits... Hier, encore une autre fois, tu m'as dessiné une évasion propice qui serait la réponse à toutes mes questions... Tu m'as donné rendez-vous à l'ombre des statues du passé, debout sur notre conscience comme des chefs-d’œuvre, pour nous retenir chaque fois qu’on essaie de vivre pleinement notre vie... Hier encore une fois, tu m’as initiée à l’amour, à la chaleur, à la foi!

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Dédoublement…

Publié le par Asna

Quand je fixe ses yeux suffisamment, je découvre une lueur de sagesse timide, quand je regarde ses gestes corporels librement joués, je suis convaincue qu'il est totalement fou génétiquement. Il est l'homme sage, l'homme fou; l'homme à deux visages, deux cerveaux mais un seul cœur bien placé! Quand il parle de l'avenir des humains, de mon avenir surtout, de la condition humaine, des droits de l'Homme, de l'importance de la vie, du corps comme un temple à respecter; quand il parle de tout ça, il est sagement sage, mais seulement si on fixe ses yeux constamment! Car si on observe ses gestes, surtout ses doigts jaunis qui n'arrêtent pas d'écraser mégot après mégot après mégot; certainement il est fou.

Avant de le rencontrer j'avais beaucoup voyagé, mais seulement quand il m'a enfermée dans sa chambre de fou, que j'ai eu l'impression de voyager vraiment! Il m'a initiée à un autre mode de voyage: voyager en soi, se découvrir de l'intérieur, nier l'extérieur pour une fois; faire le vide en soi pour ne pas sentir la lourdeur du vide réel autour de moi. Devant ce tableau mal fait, je me perds momentanément. Je n'ai ni nom, ni visage, ni identité. Sa voix aussi devient de plus en plus faible, sa silhouette aussi maigrit sous l'attaque de la fumée de ses cigarettes puantes! Je n’entends plus qu’un murmure poétique chantant qui me berce l'âme et les sentiments.

Le temps des erreurs est remplacé par le temps des regrets maintenant, c'est alors que j'ai eu ma vocation: donner une voix aux marginaux, aux perdus, aux maltraités, aux faibles, aux incorrects, aux insuffisants. C'est une leçon à ne pas rater, un spectacle de fou vu seulement par des suffisamment fous! Il ne veut pas me convertir à sa fausse mais vraie religion! Il veut juste m'ouvrir une porte invisible à mes latentes forces, en sa présence. Sa chambre est magique, comme s'il y a un champ hypnotique qui m'attire au fond, au plus profond de l'abîme ténébreux où il vit majestueusement. Je découvre que je n'ai plus peur du noir! Je ne vais plus jamais refaire ma valise pour partir, ou la défaire une fois arrivée, pour la refaire encore au bout de quelque temps pour partir une autre fois! Le sable doré des plages lointaines ne m'attire plus, ni même le fantasme du sable noir au-delà des mers inconnues, ne m'excite plus! Pour la première fois, je suis là, et je suis totalement consciente d'être là.

Il ne sort de son royaume de fou, que pour aller se balader et errer dans les ruelles de l'ancienne ville jusqu'à l'épuisement; quelquefois même il lui arrive de suivre les enfants de la rue par hasard jusqu'à ce qu'ils le chassent aux coups de pierres! Moi je reste prisonnière dans sa chambre, comme un otage pour lutter contre la solitude, et quand il revient de ses flâneries nocturnes avec un diadème de certitude sur sa tête, le sourire au large du visage; une autre leçon de philosophie de fou commence! Il me semble qu'il est le dernier des hommes accomplis, virils, rebelles. Il vit toujours au-delà de la ligne rouge, en dessous de la comédie collective, en dessus de la vanité, de l'orgueil. Il n'a pas besoin de se faire remarquer, car il EST présent dans tous les fantasmes, il fait tourner toutes les têtes...Cette certitude d'être en dessus des êtres ordinaires, d'être hors du commun, d'être doué en tous les sens; est un paravent pour dissimuler la laideur de la paresse, certes, mais elle ne remplace pas la conviction d'être heureux de vivre à l'abri, dans le sous-sol à l'air lourd et pourri, pris au piège de la grandeur, coincé avec moi! Vivre totalement conscients qu'on vit un jour sans lendemain, que notre vie est désormais une mauvaise projection répétée sans arrêt jusqu'à la fin des temps.

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L'ange vagabond...

Publié le par Asna

Son regard premier dessinait une surprise étrange, et un sursaut léger traversa son corps maigre à partir de son visage, passant par ses entrailles, dormant enfin sur les rives de sa masculinité... C'était une rencontre bizarre, au milieu d'une rue puante l'odeur des toilettes et des égouts... Mais au milieu de cette rue imaginaire, de cette odeur insupportable, son sourire brillait comme celui d'un ange; d'ailleurs tout son corps semblait briller d'une lueur magique!

Aujourd'hui, je crois que cette lumière angélique était l'effet des longues heures passées sur la route pour le rejoindre enfin! En ce moment, il semblait être le dernier des hommes! Et cette rencontre était la seule qui comptait vraiment... En dehors de cette bulle imaginaire, rien ne comptait...

Espérer fleurir un amour premier dans un endroit pourri est un suicide!

Sur cette rue dégoûtante s'ouvrait une pièce encadrant un lit monté de deux matelas qui n’ont rien en commun que la trace des fesses du lion, et quelques meubles montés aussi d'objet différents suite à l'idée d'un sombre court métrage mort finallement... Dans cet amas de ferraille, à la lumière faible mais romantique de deux bougies, ce vagabond au visage d'un ange, venait poser sur mes lèvres un doux baiser, puis un autre, puis encore un troisième... Sans libérer mon visage de ses mains, il continuait à m'embrasser tendrement, lentement, longuement... Ses lèvres étaient chaudes et avaient la saveur d'un fruit, la douceur d'une caresse de bébé, la sensualité d'un amoureux fou... Cependant la paresse instinctive vieillissant au fond de nous deux, rendait ce lien qui avant l'apparence d'un succès garanti, un mariage gris entre deux êtres ratés de la vie, entre deux marginaux, deux orphelins assez orgueilleux pour céder à l'amour avec un grand A...

Le corps maigre du vagabond barbu avec le visage d'un ange, commença à devenir chaud, comme s'il était atteint d'une fièvre africaine... La lueur dans ses yeux était remplacée maintenant par une braise grattant, mais devant mon corps apeuré, il ne bougeait presque pas sans ma permission... Puis petit à petit, mon corps semblait atteint aussi de sa fièvre, et heureusement qu'on connaissait tous les deux le remède! Le remède était de laisser l'étoffe des corps coudait un lien invisible entre les cœurs, oublier la loi des humains et capituler à nos délires... Son corps maigre contre mon corps rempli! Son crane presque chauve contre mes cheveux bien présents! Sa couleur cramoisie contre ma blancheur un peu trop! Ses yeux sombres contre mes yeux clairs... Au début, je n'ai pas bien compris comment ces deux images si contradictoires pouvaient cohabiter! Mais dès qu'il a essayé de noyer sa fièvre dans ma chevelure, j'ai immédiatement remarqué qu'est-ce qui fait notre cohérence: sa masculinité est compatible avec ma féminité! Apparemment il avait un profil de femme gravé dans sa mémoire carrément différent de ce que j'offrais à lui! Et apparemment aussi, j'avais une image de l'homme basée sur une lecture lointaine, un livre de romance transparente, qui n'avait rien à avoir avec lui en chair et en os!

C’était nouveau pour nous deux; ces notions réalistes de l'amour et des relations sérieuses on n'en avait pas!

Le matin suivant une longue nuit, près mais loin de lui, ma chevelure était déjà sale et pleine de poussière... C'était comme se réveiller auprès d'un inconnu qu'on avait cru très proche pour un moment! La lueur remplacée par la braise, est maintenant remplacée par des milliers de questions secrètes, mais que je lisais très claire dans son regard perdu... Comme un vieux loup solitaire, il avait du mal à se sentir aimé pour qui il était, pas pour ce qu'on voulait qu'il soit! Pour une fois, il était aimé pour lui-même... De longs jours se sont écoulés avant qu'il soit enfin convaincu qu'il avait quelque chose en lui qui le rend spécial, qu'il méritait l'amour et la tendresse, et qu'il pouvait prendre soin d'une femme sans se prendre la tête par la performance! Mais je crois que le moment où il a vraiment senti mon amour pour lui, le sien pour moi, était dans le car du matin qui nous transportait pour un point où on allait se séparer pour quelque temps... C'était la première fois où j'ai réellement vu et senti son amour à travers son regard... Le vagabond est devenu enfin docile ? Je ne le crois pas…

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