Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La rencontre première avec la lumière…

Publié le par Asna

Les êtres humains crient parce qu’ils ont peur de la mort, de la vie ; j’ai hurlé parce que mon petit corps déjà affaibli par les longs parcours de souffrance des vies antérieures, a subi une première réflexion écrasante : je suis née pour traverser le long chemin de la tragédie, toute seule dans cette vie aussi !

La solitude est un atout, un plus, un point fort ; la solitude est un tout sauf quand elle est forcée !

Je suis née suite à une relation douloureusement ténébreuse, et, par ironie ou pur hasard, les sages femmes qui m’ont ramenée au monde, m’ont filé une petite robe rose ! C’était mon premier contact avec ma féminité : Je suis née Femme, et je n’ai jamais devenue autre chose qu’une vrai femme débordante de féminité !

Le jour de ma naissance était un jour nuageux, sombre et froid… Un lundi après-midi, à peu près vers la troisième prière… La présence de deux ou trois vieilles sages-femmes dérangeait ma nudité ; d’ailleurs je ne me suis jamais remise de cette timidité de montrer mon corps nu… Je ne me souviens pas si maman avait crié quand j’ai déchiré son intimité ! Pour moi, tout ça était bizarre, je n’ai jamais demandé à venir à ce monde pourri ! Alors pourquoi me faire subir tout ça ? Un rituel banal qui se répète depuis la nuit des temps : forcer les gens à naître, ensuite à vivre une vie qui ne leur appartient pas ; c’est absurde…

J’étais en colère contre cette force qui n’arrêtait pas de m’entrainer dans cette vie merdique ; de là je n’ai jamais aimé les obligations… Je n’ai jamais compris la divinité, et les notions de la morale, du bien, du mal, de la gentillesse, etc. Ce n’étaient pas innées en moi, en quelques sortes ! Cette guerre froide entre l’ange et le démon en moi, continue dans mes entrailles depuis toujours… Peut-être parce que quand les ténèbres violent la lumières, le résultat ne peut être qu’un bébé à moitié ange, moitié démon… Je suis sûre que je suis une enfant du bien et du mal ; ma conscience a été formée à la base de deux contradictions ; ma voix intérieure est un duo ; je peux donner mon cœur comme je peux ôter la vie !

Est-ce que je suis née innocente ? Ou épouvantable ? Ou ni l’un ni l’autre ?

Mais naître n’est qu’un tout petit moment, l’explosion d’un parcours de tragédie ; ensuite tout se défigure après… Grandir est un processus de réintégration, de mutation, de dénaturation… On naît unique, mais on grandit pour devenir commun…

Le moment même où le vent austère de janvier m’a caressé la peau pour la première fois, j’ai constaté que c’était déjà tard dans ma vie, et ce que je venais de vivre, de ressentir, je n’en voulais plus ! Avoir conscience qu’on est marginal, raté de la vie l’instant même où commence la vie, est horrible ! Il ne reste qu’une solution : faire demi-tour et regagner le néant…

Puis on passe des années entières dans l’attente d’une solution magique, sans réaliser qu’on est en train de perdre notre vraie et réelle vie en attendant une vie imaginaire…

Ensuite on découvre qu’on s’améliore seulement dans la souffrance ! On ne peut pas grandir, ni fleurir sans le malheur, la douleur, la solitude… Seule la tragédie donne un sens à notre existence… On ne peut pas produire dans des circonstances banales comme le bonheur et la joie ! Ça, c’est pour les âmes médiocres…

Et quand il est un peu trop tard pour mieux faire (!) on commence à comprendre que ça devait arriver, il y a une dictée secrète… Seulement, on ne peut pas savoir qu’est-ce que c’est ! Car l’être humain est aveugle dans son entité ; il est stupide aussi en quelque sorte puisque il croit qu’il peut s’en sortir de sa misère éternelle ; il croit naïvement au bonheur, une notion erronée créée par des esprits fragiles qui ont du mal à accepter le fait qu’on est nés pour souffrir.

La première chose que j’ai pu voir lors de ma naissance, c’était des sourires larges sur des vieux visages ridés, et des regards cassés… Les yeux des personnes qui m’ont accueillie au monde, ne pouvaient pas cacher leur tristesse et leur pitié envers une nouvelle pauvre âme vouée à la souffrance…

On ne fait pas trop de souvenirs de notre premier jeune âge, pourtant c’est l’âge où notre personnalité, notre conscience, nos principes, nos visions du monde se créent et nous marquent à jamais… Les choses les plus importantes dans la vie, passent invisibles, pas vraiment vécues, mais nous laissent pénétrés par leur pouvoir imperceptible pour l’éternité… On naît, on se construit passivement pendant des années, puis on se réveille un jour conscient, mais avec une inconscience lourde qui nous empoisonne la vie sans savoir d’où cela vient, ou comment faire pour comprendre pourquoi on est tel qu’on est ! On continue à vivre dans le dédoublement, jusqu’à un jour où il est déjà trop tard, une chose banale déclenche la vérité…

Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé durant mes premières six années sur la terre, pourtant le résultat aujourd’hui est funeste…

Avec le recul, tout s'éclaircit, il suffit juste de relier les points jusqu’au début pour comprendre pourquoi les événements se sont déroulés ainsi…

Pour une raison inconnue, la méchanceté semble vaincre ! Et les racines de la mienne se sont plantées involontairement depuis mon plus jeune âge ! La rancune, la colère, l’envie ; nourrissent le diable en moi, le rendent de plus en plus fort… Et depuis l’âge de six ans, le démon règne sur l’ange abattu.

Je me demande aujourd’hui, est-ce que j’aurai la chance de le rencontrer un jour ? Est-ce que le démon finira par se lasser et me laissera l’occasion d’une vie normale ?

Commenter cet article